L’hypertype : un vrai danger pour nos animaux !

Selon la définition proposée par Wikipédia, “l’hypertype est, dans le domaine de l’élevage et de l’anatomie animale, l’accentuation à l’extrême de traits distinctifs propres à certaines races domestiques. Il concerne particulièrement l’élevage canin, mais aussi celui des chats, des chevaux et des animaux de rente“.

Le phénomène de l’hypertype, surtout morphologique mais également utilitaire ne cesse de se développer et ce, au détriment du bien-être et de la santé des animaux.

Ces dérives de la sélection génétique sont encouragées par une forte demande de la part des propriétaires qui recherchent avant tout, un animal répondant à des critères physiques bien spécifiques.

Des individus plus grands, plus massifs, au faciès juvénile plus prononcé, au museau plus écrasé, à la peau plus plissée et j’en passe ! En ce qui concerne certaines races de chiens davantage dédiées au “travail” comme le border collie, leur sélection poussée conduit à des chiens constamment sur le qui-vive, extrêmement sensibles, difficiles à conduire sur troupeaux hors cadre de la compétition…

Catherine Bastide, directrice de la Fédération pour la gestion du Livre officiel des races félines (LOOF) et par ailleurs juge de race,  s’est exprimée dans un article diffusé sur le site sciencesetavenir consacré à un chat baptisé  “chat koala”« Dès qu’il y a de l’inconfort pour l’animal, il est question d’hypertype », explique-t-elle. En effet, du fait de ses très grandes oreilles, ce dernier coure le risque d’avoir des yeux trop petits. « Le principal problème rencontré chez certains chats hyper typés, notamment les Persans, les Exotics et les Burmeses américains, est la brachycéphalie, c’est-à-dire des problèmes respiratoires dus au raccourcissement de la face », renchérit-elle. Porter de l’intérêt à ce type d’animaux n’est donc franchement pas leur rendre service.

Prenez comme autres exemples les gros chiens tels que le saint-bernard, le danois, le malamute, le mastiff ou encore le berger des Pyrénées qui disposent tous d’une masse corporelle bien trop importante en proportion de la surface de leur corps. Conséquence : des perturbations métaboliques se traduisant entre autres, par de l’hypoactivité et une intolérance à l’activité. Ne les avez-vous jamais halèter continuellement au moindre effort ? Sans parler des nombreuses blessures orthopédiques et de la détériorisation prématurée des articulations auxquels ces chiens sont particulièrement sujets.

Et tous ces animaux aux grands yeux exorbités qui font craquer les futurs acquéreurs tels que le pékinois, le carlin, le bulldog ou encore le persan chez les chats, parlons-en ! Et bien ces loulous aux yeux surexposés sont sujets à bien des problèmes au niveau des yeux et l’écrasement du nez empêche l’écoulement normal des sécrétions oculaires. Comme évoqué précédemment, toutes ces races brachycéphales souffrent également d’une respiration plus que laborieuse. Ainsi, opter pour une assurance devient de plus en plus une nécessité pour les propriétaires !

Les races touchées sont malheureusement trop nombreuses… Si le sujet vous intéresse, je vous invite à consulter la Thèse de Morgane Michel, étudiante vétérinaire à Lyon intitulée : “Les hypertypes chez les chiens et chats de race : étude bibliographique et observationnelle” , vous y trouverez notamment des photos montrant l’évolution morphologique de certaines races et cela fait peur !

En résumé, un véritable enjeu se dessine alors : ne pas dénaturer les races tout en essayant d’allier l’esthétique dans le respect du standard et les aptitudes au travail, sans oublier les qualités comportementales.


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